Histoire de l'abbaye
L’histoire de l’Abbaye de Varennes n’est que partiellement connue, les archives du monastère n’ayant pas lors de la Révolution été transférées, comme c’était l’usage, au chef-lieu du district mais ayant été conservées sur place sous scellés. Ces précieux manuscrits ont donc été, au sens littéral du terme, mangés par l’humidité et les rongeurs et, lorsque l’on a rouvert de nombreuses années plus tard la cellule dans laquelle ils avaient été rassemblés, il ne restait plus rien de lisible. En revanche, beaucoup de documents et de nombreux témoignages existent concernant ses abbés commendataires aux XVIIème et XVIIIème siècles, puis le devenir de Varennes aux XIXème et XXème siècles.
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Date inconnue
Sur le gué de Varennensis qui permettait à la voie gallo-romaine menant d’Argentomagus à Chateaumeillant de franchir le Gourdon, s’implante à une date difficile à déterminer mais très antérieure au XIème siècle une première construction en pierre.
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1148 Le Prince Ebbe II de Déols fait venir des moines de l’Abbaye de Vauluisant, dans le diocèse de Sens, pour fonder à Varennes un monastère relevant de l’Ordre de Cîteaux.
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1155 Le Roi Henri II Plantagenêt fait arracher la pierre de fondation d’origine et se déclare fondateur de Varennes qui devient par là même l’Abbaye Royale Notre-Dame de Varennes.
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1465 Point culminant de la fortune temporelle de l’abbaye, l’abbé achète la seigneurie de Fougerolles ; le monastère était déjà riche d’une dizaine de domaines, de quatre moulins et de grandes forêts.
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1589 Une garnison armée est placée dans l’abbaye par le Maréchal Claude de La Châtre, alors favori de Catherine de Médicis et engagé dans la Ligue ; dans la nuit du premier novembre, une armée d’Henri IV commandée par le Duc de Montpensier prend possession du monastère par surprise et sans résistance de ses occupants, ce qui lui épargnera d’être incendié.
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1698 François de Castagnère de Chateauneuf est envoyé en exil dans son monastère de Varennes par Louis XIV à la suite de l’échec des négociations dont il avait été chargé pour faire élire le Prince Conti comme roi de Pologne ; assidu des cercles libertins, entretenant une liaison de quinze ans avec Ninon de Lenclos, l’Abbé de Chateauneuf fut le parrain de Voltaire qu’il forma aux arts et lettres avant de l’introduire dans les salons parisiens.
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1775 Jean-Baptiste Bourlier, vicaire général à Reims, est le dernier abbé à recevoir Varennes en bénéfice ; ancien précepteur de Talleyrand, il deviendra un personnage important sous l’Empire (sénateur, comte, évêque d’Evreux, confesseur de l’Impératrice Joséphine, etc…) puis sous la Restauration (pair, membre du conseil privé du Roi).
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1791 La municipalité de Fougerolles prend possession de la ci-devant Abbaye de Varennes, laquelle ne comprenait plus qu’un prieur et deux moines ; les bâtiments conventuels sont partagés en deux lots et vendus comme Biens nationaux, la séparation en deux propriétés distinctes s’étant perpétuée jusqu’à nos jours.
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1857 George Sand qui vient parfois en promenade à Varennes, alors l’un des domaines de son ami Ernest Périgois, l’évoque à plusieurs reprises dans son roman Les Beaux Messieurs de Bois-Doré.
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1901 Paulin Girard de Vasson s’installe à Varennes avec son épouse Nannecy et leur fille Jenny, laquelle va y réaliser l’essentiel de son œuvre photographique. Ils y reçoivent de nombreux artistes du Berry tels le poète Maurice Rollinat, le sculpteur Ernest Nivet et les peintres Fernand Maillaud et Bernard Naudin, le cercle s’ouvrant également à d’autres grandes personnalités du monde littéraire tels Jean-Richard Bloch, André Maurois et Roger Martin du Gard.