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Georges Sand, 1804-1876, écrivain

George Sand est venue à maintes reprises à Varennes en promenade, sans doute à cheval. La propriété, qui comprenait également la Grange l’Abbé, appartenait à un ami proche de l’écrivain, Ernest Périgois, et à sa sœur Marie. Issus d’une famille de grands notables et de parlementaires du Berry, Ernest Périgois fut lui-même député de La Châtre et sa sœur, épouse d’Alfred de Constantin, sera la grand-mère de Jenny de Vasson.

George Sand a entretenu jusqu’à son décès, en 1876, des relations étroites et des correspondances avec plusieurs membres de la famille de Vasson dont une branche s’installera à Varennes en 1901, rénovant à l’occasion les bâtiments pour en faire une résidence d’été confortable.

Extrait : « Les Beaux Messieurs de Bois-Doré », George Sand 1857

« À quelles conditions, monsieur le recteur ?

- Des conditions ! je n’en fais plus, mon frère ! De ce jour, je suis reclus et retiré du monde. J’ai imploré de votre bonté l’abbaye de Varennes.

- Ah ! ah ! dit Bois-Doré, l’abbaye ? C’était une simple cellule qu’il vous y fallait tout à l’heure ?

- Laisserez-vous tomber en ruine une abbaye si vénérable, et confierez-vous à des rustres la direction d’une communauté appelée à donner de bons exemples au monde ?

On essaya bien de s’assurer de M. Poulain en lui offrant une part de la curée ; mais il eut l’esprit de refuser ; ce n’était d’ailleurs pas de richesse matérielle qu’il était avide, mais de pouvoir et d’influence.

Il voulait, disait-il, non posséder, mais être. C’est pourquoi il insistait pour avoir l’abbaye de Varennes, retraite assez pauvre, située dans un véritable trou de ruisseau et de verdure, sur la petite rivière du Gourdon.

Il la voulait sans plus de terre qu’il ne lui en fallait pour vivre avec deux ou trois religieux de l’ordre. Ce qu’il convoitait, c’était le titre d’abbé et une apparence de retraite qui ne l’enchaînât point aux devoirs journaliers du rectorat.

Il était déjà fort bien guéri, au bout d’un mois, du désir de renoncer au monde, et il caressait le rêve d’avoir seulement du pain et un titre assurés afin de pouvoir se glisser auprès des grands et mettre la main aux affaires diplomatiques, comme tant d’autres, moins capables et moins patients que lui.

Bois-Doré comprit son genre d’ambition et la satisfit de bonne grâce. Il sentait bien que, tôt ou tard, M. le Prince (il s’agit du Prince de Condé), grand sécularisateur d’abbayes à son profit, lui reprendrait celle-ci à de mauvaises conditions, et il ne pouvait pas trouver une plus sûre occasion de mettre aux prises l’autocratie princière et les intérêts personnels de M. Poulain.

Celui-ci fut donc mis en possession de l’abbaye moyennant une très-modique redevance, et il partit pour se faire autoriser par l’official à quitter sa cure.

Portrait de G.Sand.png

Portrait de George Sand par Nadar, dédicacé à Charles-Edouard de Vasson

Lettre_G.Sand_à_P._de_Vasson.png

« Mon cher enfant, nous vous retournons vos bons souhaits du nouvel an, ainsi qu’à votre Nannecy si charmante et à votre belle enfant. Que ce cher monde dure, voilà toute l’ambition de chez vous et de chez nous. Pour moi ma vie et mon âme sont liées à l’existence de mes fillettes. J’espère que nous vous verrons quand le temps sera raisonnable. Croyez en attendant à ma sincère et constante affection. GSand Nohant

Lettre de George Sand à Paulin de Vasson, Nohant, 1875,

© Bibliothèque municipale de Versailles, Manuscrit F 866.

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