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Commentaires de contemporains… 

« L’influence dominante qui les a éveillées est celle du plus grand cerveau que je connaisse – une femme restée fille et qui est la personnification vivante de la Macarie de Goethe.

Cette femme dont je vous parle est seule, dans sa génération, pour concentrer en elle une longue somme de culture et d’humanité. Ce qu’elle a sauvé d’êtres est incroyable. Il y a, jusqu’à ce jour, quinze femmes qui lui doivent d’avoir compris leur destinée et trouvé leur équilibre dans la vie. Rien de didactique, rien de l’institutrice. Un torrent de vie passionnée, dominée par un grand et profond amour pour la musique.

Sa masse physique empêche les gens sensés de la trouver belle. En dépit de tout, elle doit une partie de son empire sur les plus malveillants à une extraordinaire tête qui tient de la matrone romaine et du César. Au reste, avec une imagination qui égale peut-être celle de Balzac en fécondité, elle n’a jamais voulu être que femme, et éducatrice et mère ».

Jean-Richard Bloch, lettre à Romain Rolland, Deux hommes se rencontrent, 1911

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Jean-Richard Bloch en permission de convalescence à Varennes, Jenny de Vasson,1916

« … une certaine Jenny de Vasson, de vieille souche berrichonne, lettrée elle aussi, n’aspirant à aucun succès ni à aucune notoriété, profondément aristocratique, au sens étymologique que je donne au mot (les meilleurs), dans sa totale indépendance. Cette femme avait été élevée « à la maison », comme moi, dans une demeure campagnarde voisine de celle de George Sand, qu’elle avait connue quand George Sand était déjà une vieille dame, et elle toute petite. Eh bien, dans les curieux et parfois remarquables cahiers qu’Hélène Abraham a recueillis, Jenny de Vasson se montre également, petite fille de huit ou neuf ans, lisant Chateaubriand ou une traduction de Dante, qui sans doute l’enrichirent pour la vie. Notre époque ignore et nie trop le génie de l’enfance ».

Marguerite Yourcenar, Les yeux ouverts, 1980

 

 « Je vous remercie de l’envoi de l’Album de Jenny de Vasson. Ces photographies admirables de ruraux du début du siècle évoquent une espèce de paysannerie éternelle, comme certaines figures de Le Nain ou de Breughel. Ces jeunes femmes en robe blanche marchant dans l’herbe ou traversant la cour d’un vieux château sont les sœurs des Jeunes filles en fleurs, leurs contemporaines. Elles font – indirectement, heureusement – comprendre un peu mieux Jenny de Vasson en l’ancrant dans son temps et dans son milieu ».

Marguerite Yourcenar, lettre à Gilles Wolkowitsch, 1985

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Il paraît qu’il appartient à une secte, les de Vassonniens, fondée par une vieille fille, Mademoiselle de Vasson, d’un esprit remarquable. Les de Vassonniens sont libres penseurs. Ils doivent dépenser leurs revenus, une fois le nécessaire prélevé, en faisant le plus de bien possible (…). Leur but, atteindre à la plus grande et la plus complète force morale.

Liane de Pougy, Mes cahiers bleus, 28 août 1919

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